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Nostalgie : Kader Gueye

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Son physique est celui d’un bon athlète. Sa démarche renvoie à un technicien et un bon dribbleur, gaucher  naturelle et pur.

l’ancien attaquant du Djoliba AC, considéré par plusieurs observateurs avisés comme le plus grand dribbleur de l’histoire du football malien. De Saint Louis (Sénégal) à Bamako, en passant par Kayes, il a créé la sensation partout où il est passé.

Kader Guèye était un excellent joueur, doté d’une technicité exceptionnelle.

Fils d’un commerçant sénégalais qui évoluait entre Saint Louis et Kayes, Kader Guèye est né le 8 mars 1948 dans la Cité des rails (Kayes). Son père a acheté une maison à Kayes pour stabiliser son commerce. C’est ainsi que Kader Guèye et ses frères, Maguette Guèye et Lat Guèye, y sont installés. L’autre partie de la famille est restée à Dakar.

A l’instar de tous les enfants d’Afrique, mordus de football, le jeune Kader et ses amis ont dans le quartier une équipe du nom de l’AS Cosmos. Il était un excellent gardien de but. Les bailleurs de circonstance du Foyer France-Sénégal le transfert dans leur club ( Réveil club)

L’équipe du Réveil Club de Saint Louis le copta pour relever le défi qui s’imposait, à travers les compétitions inter ligues.

 

Au cours d’une séance d’entrainement, avant l’arrivée du préparateur physique, l’entraineur surprend Kader Guèye en train de jongler le ballon, comme un pensionnaire du centre de formation de Sao Polo au Brésil. Ce jour-là, il décida de permuter son gardien, en lui confiant le couloir gauche. Kader Guèye créa la sensation et mit une croix sur son poste de gardien de but. A son nouveau poste, il joua le championnat national et la Coupe du Sénégal.

 

En 1970, son grand frère Lat Guèye est allé le chercher et de nouveau il rejoignit Kayes. La nouvelle de l’arrivée d’un Sénégalais pétri de talents dans la capitale des rails fit le tour de la ville. Kader Guèye avait déjà effectué deux séances d’entrainement avec l’Etoile Filante de Kayes. Ce club, jadis abandonné par les dirigeants, est devenu l’équipe chouchou de la ville, grâce au génie Kader Guèye. Son grand frère, Lat Guèye, devient le président du club. L’Etoile Filante rafle toutes les coupes de la région.

En 1971, à la fin d’un match de championnat inter ligues entre l’Etoile Filante et l’AS Réal, un supporter du Stade malien de Bamako résidant à Kayes profite du retour des Scorpions pour embarquer Kader Guèye. Il appelle les dirigeants du Stade afin qu’ils accueillent l’enfant de Saint Louis. Problème  arrivé à Bamako, les Stadistes ne sont pas là pour l’accueillir. Parce que le train a pris du retard et en plus le club préparait un match de Coupe d’Afrique. Tiéba Coulibaly, qui était le délégué du match de Kayes, a compris que Kader Guèye était dans l’angoisse totale. Il s’occupa de lui en l’amenant chez lui à N’Tomikorobougou.

 

Mais il ne restera pas plus de quarante-huit heures à Bamako, la cité des rails lui manquait. Il décida de rentrer, avant d’être rappelé par les dirigeants des Blancs.

il croisa, à Toukoto, Cheickna Hamala Bathily qui lui fit une proposition alléchante (300 000 F) maliens, et trois costumes. Cette promesse avait forcément balancé le cœur du jeune Kader Guèye. Arrivé à Bamako, il rendit compte à son frère qui l’amena immédiatement au Djoliba. Pour ne pas le perdre pour de bon, Tiéba Coulibaly, Kéké et Tiécoro Bagayoko lui demandèrent ses conditions. Très sûr de ses qualités, Kader Guèye se rappelle avoir dit aux dirigeants qu’il serait mieux qu’on le teste avant de conclure quoique ce soit. Comme on pouvait s’y attendre, la première séance d’entrainement a mis fin au suspense et voilà Kader Guèye joueur du Djoliba avec les honneurs. Il venait d’envoyer le défenseur Mamadou Keïta dans les rails, à qui les supporters ont rappelé que cet endroit est réservé aux trains.

A partir de cette date, il est de toutes les campagnes du Djoliba et remporte trois coupes du Mali : 1973-1974-1975.

 

Dommage que sa carrière fût écourtée par un coup du sort privant le monde sportif de merveilleux moments de régal dont lui seul, Kader, avait le secret.

Son premier malheur, sous la forme d’une fracture du pied, lui arriva le 18 mai 1974 en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des clubs champions, contre le Bendel Insurance du Nigéria. Kader Guèye suit les traitements appropriés et les séances de rééducation pendant quelques mois. Il reprend service et continue à amuser les spectateurs par ses gris-gris. Une seconde fois, il est victime d’une fracture sur le même pied, plus exactement le 11 avril 1976. Deuxième coup dur pour le jeune prodige de Dakar, de Saint-Louis, de Kayes et de Bamako. Heureusement que le puissant directeur des Services de Sécurité, Tiecoro Bagyoko, est toujours là pour le bonheur du Djoliba. Il l’envoie en France pour un traitement à la Clinique Pasteur de Passy 16ème Arrondissement.

 

Finalement, Kader Guèye a fini par comprendre que son destin était ailleurs que sur un terrain de football. La raison de cette résignation : il a subi une troisième fracture un an après son retour de la France, suite à un accrochage avec Bakary Traoré dit Alliance Bakary, au cours d’un match amical. Fin de carrière.

Malgré le fait qu’il n’a pas eu une longue et riche carrière comme promettait logiquement son talent, Kader Guèye retient, comme temps fort, ce but qu’il a marqué contre la Tunisie sur un centre de Moussa Traoré dit Gigla et tous ces voyages dans le cadre des rencontres des Aigles.

 

La CAN de Yaoundé 1972 Kader Guèye avoue que c’est à cause de son indiscipline qu’il n’a pas été retenu pour le voyage du Cameroun.

Longue vie à Mr Gueye

Bon Dimanche à tous

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